“Est-ce que cette réforme a été acceptée ? A l’évidence, non.” Ce sont les mots du Président de la République lors de son allocution du 17 avril à 20h. Serait-ce la révélation d’une grosse erreur de communication de la part du gouvernement ? Depuis le 10 janvier dernier, les Français ont l’impression de se faire rouler dans la farine. En effet, la réforme des retraites a fait couler beaucoup d’encre et a soulevé de nombreuses réactions de la part des Français. Entre grèves à rallonges, motions de censures et allocutions présidentielles, retour sur la gestion de la communication gouvernementale tout au long de cette période mouvementée.
De nombreuses incohérences
Depuis quelques semaines, des internautes prennent un malin plaisir à comparer des allocutions d’Emmanuel Macron, qui ont été diffusées à quelques années, voire quelques mois d’intervalle.
En 2019, on a pu entendre E. Macron dire : “ Ce serait assez hypocrite de décaler l’âge légal de départ à la retraite […] bon courage déjà pour arriver à 62 ans !”. En septembre 2022, il assurait que cette réforme était indispensable pour se donner des marges budgétaires et « investir massivement » dans la transition écologique, l’école et l’hôpital. « C’est simple, si nous ne réglons pas le problème des retraites, nous ne pouvons pas investir pour le reste ». Même discours du côté du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui, en septembre sur France Inter, déclarait : « Il faut bien financer nos hôpitaux, nos collèges, nos lycées, nos universités, et c’est la réforme des retraites qui permettra de garantir ce financement. » Le surplus de travail induit par un relèvement de l’âge de départ permettra de « financer nos politiques industrielles, de transition écologique ou sociale », se félicitait, à son tour, son collègue du budget, Gabriel Attal.
Des prises de parole douteuses
La réforme des retraites a donné lieu à deux apparitions télévisées du chef de l’Etat. La première sous forme d’interview avec deux journalistes, la deuxième une allocution plus classique, pré-enregistrée et seule.
Le choix du format
L’interview : E.Macron s’est vu recevoir un flot de critiques assez impressionnant tout au long de cette réforme. Celle qui est le plus revenue est, sans nul doute, son manque d’écoute. Alors pour répondre à cela, quoi de mieux qu’une interview où des journalistes pourraient lui poser les questions que les Français se posent ? Ca aurait pu être une stratégie payante si le chef de l’Etat n’avait pas répondu avec un air jugé hautain et dédaigneux. Certains diront même qu’il a pris le melon !
Cette allocution a même été sujette à devenir un mème viral dans le monde entier sur la plateforme Tiktok, les internautes s’amusant à reproduire sa phrase : “Est-ce que vous pensez que ça me fait plaisir de faire cette réforme ? Non ! Est-ce que vous pensez que j’aurai pas pu faire, comme tant avant moi, mettre la poussière sous le tapis ? Oui peut-être”.
Suite à cette interview, un rassemblement d’internautes a lancé un mouvement de “Concert de casseroles” pendant l’allocution du 17 avril à 20h. “Le président ne veut pas nous écouter, alors ne l’écoutons pas non plus !”.
La gestuelle
Selon Fabien Olicard, mentaliste, il y a plusieurs phases dans la première allocution du Président de la République.
La première phase serait le contrôle total, au tout début de l’interview, avec les jambes croisées notamment, qu’il gardera tout au long de l’interview.
La deuxième phase, dès la première question, c’est l’attaque ! Buste en avant, bras écartés, tout démontre qu’il est prêt à entrer sur “le ring” comme le dit Fabien.
Après avoir répondu à la première question et être revenu à sa position initiale, vient la phase de mépris, manipulation avec l’expression de ses émotions et ses expressions du visage notamment au niveau des sourcils et surtout de sa bouche (pincement de lèvres, humidification des lèvres…)
Le dernier détail qui ne t’as sûrement pas échappé, la disparition de la montre ! Et oui, en pleine interview, on aperçoit Emmanuel Macron retiré sa montre sous la table. Alors, simple gêne matérielle ou léger oubli de sa part selon toi ?
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Nos préconisations pour une communication de crise efficace
Pour éviter ce genre de situation et gérer sa communication de crise comme un chef, on te donne nos petits tips ! Emmanuel Macron, si tu passes par là, c’est pour toi 😉
- En marketing et communication, on le dit tout le temps mais : 1 campagne = 1 message !
- Être un peu moins soupe-au-lait : on ne se vexe pas à la moindre question
- Savoir remettre en question ses décisions
- Être à l’écoute de ses clients/compatriotes
Et voilà, il n’y a pas de quoi en faire tout un fromage !